Cahier économique 2017 - page 28

SAMEDI 11MARS2017
leQuotidien
28
MYRIAMGAUTHIER
Le secteur de la restauration
connaîtra une importante pé-
nuriedemain-d’œuvredans les
prochainesannées,enraisonde
ladiminutiondupoidsdémogra-
phiquedes jeunes.L’unedesso-
lutionsproposéespar l’industrie
estpour lemoinssurprenante :
revoir lecalendrierscolairepour
augmenter ladisponibilitédes
jeunes.
«Nous avons50%denotremain-
d’œuvre qui sont des jeunes
de 24 ans et moins, et c’est ce
groupe qui va diminuer le plus
ennombre selon lesprévisions»,
souligne d’emblée François
Meunier, vice-président affaires
publiques et gouvernementales
de l’Associationdes restaurateurs
duQuébec (ARQ).
Cette réalité touchera bien
sûr le Saguenay-Lac-Saint-Jean
comme le reste de la province.
Les enjeux de l’industrie sont
semblablesd’une régionà l’autre,
préciseM.Meunier.
D’ici 2030, 19 000 postes
devront être comblés dans ce
secteur auQuébec.
Cette diminutiondubassinde
main-d’œuvre, ajoutée audépla-
cement de lahautesaisontouris-
tique observé depuis quelques
années, amène les restaurateurs
à réclamer des changements
au calendrier scolaire, entre
autresmesures proposées (voir
encadrés).
«La saison touristique com-
mence beaucoup plus tard en
juillet, et se poursuit au début
de l’automne. Vers le 15 août, les
jeunesducollégial retournent en
classe, alors que nous sommes
en plein dans la haute saison,
pointe-t-il. Dans votre région,
à La Baie, vous avez la saison
des bateaux de croisières qui va
jusqu’aumoisd’octobre.»
Le calendrier scolaire pose
d’autant plus problème pour
les restaurateurs en région, qui
voient les jeunes quitter pour
étudierdans lescégepsetuniver-
sités deQuébec oudeMontréal,
ajoute-t-il.
Onproposealors, par exemple,
de retarder le début des classes
en septembre, de modifier les
semainesde lecture, dereprendre
les cours plus tôt en janvier, et
d’étirer les cours jusqu’en juin.
«C’est une situation qui doit
être regardée de près. Il y a un
décalage, et il faut tenir compte
de cette réalité», poursuit-il, en
donnant enexemplecertainséta-
blissements qui doivent parfois
limiter l’accèsà leur salle, fautede
personnel pour servir lesclients.
«Comment cette clientèle-là
va être satisfaite, à long terme?
Ce serait catastrophiquepour le
Québec.»
Il est toutefois conscient des
réactions et de l’opposition face
àune telle proposition. Lorsque
l’ARQaborde la question, on lui
soulignequ’il s’agit «d’unEverest
à franchir».
L’associationa rappelécepoint
lorsdurécentRendez-vousnatio-
nal de l’emploi, tenuen février, à
Québec.
Le représentant de l’ARQ a
espoir que cette idée fasse son
chemin auprès du gouverne-
ment, étant donné lapénuriede
main-d’œuvrequi s’annoncedans
plusieurs industries.
REVOIRLECALENDRIERSCOLAIREPOURLESRESTAURATEURS
Augmenterladisponibilité
FrançoisMeunierestvice-président
auxaffairespubliqueset gouverne-
mentalesdel’Associationdesrestau-
rateursduQuébec.
—PHOTOCOURTOISIE
D’ici2030,19000postesdevrontêtrecomblésdansle
secteurde larestaurationauQuébec.
—PHOTOLEQUOTI-
DIEN,JEANNOTLÉVESQUE
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