Cahier économique 2017 - page 30

SAMEDI 11MARS2017
leQuotidien
30
MYRIAMGAUTHIER
Pour pallier lemanquedemain-
d’œuvre, les restaurateursdevront
développer leur capacitéde ges-
tion et demobilisation de leur
personnel, en plus de devoir se
tourner vers l’immigration.
Les employeurs doivent offrir
des avantages compétitifs et
maintenir unmilieu de travail
stimulant pour espérer fidéli-
ser leurs ressources humaines,
expliqueFrançoisMeunier, vice-
président aux affaires publiques
et gouvernementalesde l’Associa-
tiondes restaurateursduQuébec
(ARQ).
D’autant plus que dans un
contexte de pénurie de main-
d’œuvre, les restaurateurs seront
en compétition avec le secteur
institutionnel qui, avec levieillis-
sement de lapopulation, propo-
seradeplusenplusd’emploidans
lescuisineset sallesàmangerdes
résidences pour retraités oudes
centresdesoinsde longuedurée.
Les restaurateurs doivent aussi
s’adapterà lanouvellegénération,
qui exprime des besoins diffé-
rentsdesesaïeux. «Lespratiques
changent, cequi rend lasituation
encorepluscomplexe, exprime-t-
il. Les jeunesontunbesoinde loi-
sirs, pasplusque les autres,mais
ils le revendiquent plus que les
autres. Les restaurateurs doivent
gérer desdemandesde vacances
enhaute saisonoude congés les
finsdesemaine.»
L’ARQcompteaussi sur l’immi-
grationpour combler lesbesoins
de sesmembres et réclameence
sens des politiques favorables à
l’immigration. «Il ne faut pas se
mettre la tête dans le sable, tout
lemonde va être en pénurie de
main-d’œuvre», souligne-t-il.
Recouriràdes travailleursétran-
gers saisonniersdans ledomaine
de la restauration, commec’est le
casenagriculture, serait tropcoû-
teux et complexe. L’accueil d’im-
migrants et leur formation sont
préférables, explique-t-il.
M. Meunier cite en exemple
un projet-pilote qui a été lancé
cet automnepar l’ARQpour per-
mettreàdes réfugiésdesuivreun
programmed’alternance travail-
étudeencuisine.
«Il n’y a pas qu’une solution
à ce problème [de l’industrie]»,
conclutM.Meunier.
Misersur lamobilisationdu
personnelet l’immigration
Travaillerencuisineestsouvent
lemétier ingratde la restaura-
tion.Exigeantsetmoinspayant,
ces postes attirent moins et
sontplusdifficilesàcombler.
FrançoisMeunier, vice-pré-
sident aux affaires publiques
et gouvernementales de l’As-
sociationdes restaurateursdu
Québec, reconnaît ledéséqui-
librede la rémunérationentre
lesemployésensalleetceuxen
cuisine.
«Ilyaunedifférencede10à15
$del’heuredeplusenmoyenne
entre lasalleet lacuisine, sou-
ligne-t-il. Il faut assurer une
meilleurerépartitiondespour-
boires.»Desprécisionsàcesujet
sont d’ailleurs laprincipale re-
vendicationdes restaurateurs,
envuedelarévisiondelaLoisur
lesnormesdutravail annoncée
récemmentparlegouvernement
duQuébec.
BrunoGauthier, président de
l’Associationdescentres-villes
deChicoutimi, soulignequeses
membres, commebiend’autres
auQuébec, ont eu aussi de la
difficulté à recruter des em-
ployésencuisine.
«C’esttrèsduretpassipayant.
Il yaunphénomène«glamour»
dumétier à la télévision. Mais
c’est pour les gens qui sont
connus.Avantd’enarriver là, il y
aunmoyenboutàfaire,etjecrois
queplusieursdéchantent.»
L’association, sur ses 680
membres, compte 58 restau-
rants.
MYRIAMGAUTHIER
Lacuisine, lemétier ingrat
Larestauration
danslarégion
440M$
enventes
620
restaurants
5800
employés
SOURCE:L’ASSOCIATIONDES
RESTAURATEURSDUQUÉBEC
Larétentiond’employésencuisine, untravail exigeantet souventmoins
payant,estdifficile.
—PHOTOSLEQUOTIDIEN,JEANNOTLÉVESQUE
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