SAMEDI 11MARS2017
leQuotidien
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MYRIAMGAUTHIER
Pour combler ses besoins en
main-d’œuvreà l’entretienmé-
nagerdeschambres,àlaconcier-
gerieetàlaréception, l’hôtelLa
Saguenéenne a dû se tourner
dans lesdernièresannéesvers
l’emploid’étudiantsétrangersde
l’UniversitéduQuébecàChicou-
timi (UQAC).
«Ilestdeplusenplusdifficiledefaire
durecrutementpour lespostesde
première ligne. C’est vrai ici,mais
c’estunesituationqui sevitpartout
auQuébec», exprimeCaroleBouf-
fard, directricegénéralede l’hôtel
La Saguenéenne et présidente
de l’Associationdes hôteliers du
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Cette réalité se fait sentir dans
l’établissementhôtelierdeChicou-
timi depuis les deux dernières
années. Des employés fidèles et
de longues dates ayant pris leur
retraite, il estmaintenant difficile
de les remplacer sansavoirà faire
faceàunroulementdepersonnel
important.
«Pour lespréposésauxchambres,
il y a peu de valorisation de ces
postes, et c’est plus difficile de
recruter. […]C’estunmétierextrê-
mement important et difficile, et
les jeunes sontmoins enclinsà le
faire», explique-t-elle.
Les femmes qui occupaient ces
postesdepuisunevingtained’an-
nées considéraient leur emploi
comme un revenu d’appoint au
revenufamilial etacceptaientbien
lavariationde l’horairede travail
selonlesbesoinsde l’année, cequi
necorrespondpasnécessairement
auxbesoinsdesjeunesgénérations.
Depuis lamodification, en2015,
de laréglementationencadrant le
travail horscampusdesétudiants
étrangers, La Saguenéenne s’est
tournée vers les étudiants étran-
gersde l’UQACpour combler ses
besoinsdemain-d’œuvre.
ENHAUTDUSALAIREMINIMUM
L’hôtel LaSaguenéenneétantun
établissementsyndiqué, lessalaires
offertssesituentenhautdusalaire
minimum. «Dans lecasdesprépo-
sésauxchambres,cenesontpasdes
salairesextrêmementélevés», pré-
cisecependant ladirectricegéné-
rale. Àun tauxhoraireplus élevé
quebiendesemploisétudiants, ce
postedemeurecependant intéres-
santpour lesjeunes.
Lebilinguismedesétudiantsétran-
gers faitaussid’euxdebonscandi-
datsàlaréceptiondel’hôtel,dejour
commedenuit.
Ladirectricegénéralesouligneen
outrequ’elleadûadapter sa façon
degérer les ressourceshumaines
depuissesdébutsdans ledomaine,
enmettant davantage de l’avant
la conciliation travail-famille et
travail-études.
ÀL’HÔTELLASAGUENÉENNE
Desétudiantsétrangers
pourcombler lesbesoins
Lerecrutementdecuisiniers,de
préposésà laréception, d’audi-
teursdenuit (réceptiondenuit)
etdepréposésà l’entretienmé-
nagerestunproblèmedanstous
lesétablissementshôteliersdu
Québec. L’Associationhôtelle-
rieQuébecet l’HôtellerieCham-
pêtreont commandéen2016
uneétudesectorielledemain-
d’œuvre en hôtellerie. Le peu
devalorisationdecesemplois
et l’aménagementdeshoraires
de travail font partie des élé-
mentscibléspourexpliquer les
difficultésderecrutementetde
rétentiondemain-d’œuvrepour
cespostes. Dans unecopiede
l’étude, fourniepar l’Association
deshôteliersduSaguenay-Lac-
Saint-Jean,despremièrespistes
de solutionavaient été identi-
fiées.Onpropose lesmesures
suivantes,notamment:valoriser
cespostespour les rendreplus
attractifs,élargirlerecrutement
de lamain-d’oeuvre(nouveaux
arrivants, semi-retraités, retrai-
tés,personnesenréinsertionso-
cioprofessionnelleetpersonnes
ayantdelégershandicaps), rete-
nirlesstagiairesaprèsleurstage,
aménager leshorairesdetravail
pour favoriser la rétentiondes
employésexpérimentés, amé-
liorer les conditions de travail
et répondreauxattentesde la
relève.
MYRIAMGAUTHIER
Unproblèmepartout
• L’association compte
membresetrassembleuntotalde
1721 unitésd’hébergement. Elle
rassemble les hôtels,motelset
aubergesetexclut lesrésidences
touristiques ainsi que les gîtes,
qui possèdent leur propreasso-
ciation.Ledirecteurgénéral,Da-
nielMarquis, estimequesonas-
sociationrassembleenviron80%
deshôteliersde larégion,dontles
joueursmajeursdel’industrie.
• L’AHSLSJ a été fondée en
lorsde l’entréeenvigueur
de la taxesur l’hébergement. «Il
y a eu un besoin de s’associer
avec la gestion du Fonds de la
taxesur l’hébergement, puisque
cesont leshôteliers, enpartena-
riatavec lesgensdel’association
touristique, qui gèrent ce fonds
qui est réinvesti dans la région»,
expliqueM.Marquis.Lefondsre-
présentede 1 à 1,5M$par anau
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
•L’organisationest leseul ras-
semblement d’hôteliers, hors
QuébecetMontréal, àposséder
unepermanence. L’association
s’estdotéel’andernierd’undirec-
teur général pour faireavancer
plus rapidement certains dos-
siers. Cette permanence per-
metd’offrirunrôledesoutienau
conseild’administration,desou-
tenir les services demarketing
offerts auxmembres et de ré-
pondreauxbesoinsdeformation.
•L’entréeen fonction récente
duBureaudescongrèsLac-Saint-
Jean est un exemple de projet
mené en partie par l’AHSLSJ,
préciseDanielMarquis. «Ça fai-
sait longtempsquenous avions
ceprojet,maisnousn’avionspas
lesressourcespour lefaireavan-
cer.Çapermetd’unir lesforcesde
deuxMRCauLac-Saint-Jean.»
• La présidente de l’associa-
tion,CaroleBouffard,mentionne
qu’unprojetdeformationvisant
à soutenir lamain-d’œuvre en
hôtellerieest actuellement éla-
boréenpartenariat avec l’Insti-
tutdetourismeetd’hôtelleriedu
Québec.
Le Saguenay-Lac-Saint-Jean
pourrait fairepartiedes régions
ciblées par leprojet-pilote.
MY-
RIAMGAUTHIER
L’AssociationdeshôteliersduSaguenay-Lac-Saint-Jean(AHSLSJ)enbref
DanielMarquis,directeurgénéraldel’AssociationdeshôteliersduSaguenay-Lac-Saint-JeanetCaroleBouffard,pré-
sidentedel’associationetdirectricegénéraldel’hôtelLaSaguenéenne
—PHOTOLEQUOTIDIEN,JEANNOTLÉVESQUE
