ZoneBoreale - page 6

LECAHIER
D6- lePROGRÈS-dimanche,LE26MARS2017
CLAUDIELAROCHE
Rédactricepublicitaire
Depuis2012, laLoi sur lasalu-
brité des aliments règlemente
les pratiques dans le domaine
de lasalubritéalimentaire.Ce-
pendant, comme les consom-
mateurs posent de plus en
plus de questions et ont un
réel désir de s’assurer de la
sécurité des produits qu’ils
achètent, le gouvernement
emboîte le pas. Il propose de
moderniser la règlementation
complète dans un nouveau
projet de loi.
REFONTEDELALOI,
BONNENOUVELLE?
Bien que le consommateur
peut sentir l’appui du gouver-
nement dans sa quête d’ali-
ments sans danger et produits
de façon durable, l’adapta-
tion aux nouvelles règles sera
un défi de taille pour certains
transformateurs de la région.
«Le contexte actuel pour le
Saguenay–Lac-Saint-Jean
montre une augmentation du
nombre de jeunes entreprises
en transformation alimentaire,
un accroîssement équivalent à
plusde20%. Sur le terrain, on
remarque une nette augmen-
tation de petites entreprises
créées il yacinqansoumoins.
Ce sont elles qui auront plus
de difficultés à se conformer
puisque leurs moyens finan-
ciers ont servi pour la création
de l’entreprise», évoque Émi-
lie Villeneuve, microbiologiste
agréée et directrice générale
deServicesEnviro+.
L’adaptation aux nouvelles
normes sera donc plus difficile
pour les jeunes entreprises.
Néanmoins, elles n’auront pas
d’autre choix que de se confor-
mer puisque détenir une certi-
fication assure aux grossistes,
ainsi qu’aux consommateurs
la sécurité des aliments offerts
sur le marché. «C’est comme
acheter une table en quelque
sorte.Qui voudrait acheter une
tablequi n’aurait pasdegaran-
tie du fabricant?», compare
Mme Villeneuve. «La certifi-
cation apporte une assurance
qualité crédible face au gros-
siste et au consommateur»,
précise-t-elle.Qui plusest, des
certifications telles que le Pro-
gramme d’amélioration de la
salubrité des aliments (PASA)
permettent aux entreprises de
faciliter l’obtention d’attesta-
tions permettant d’intégrer les
grandes bannières de distri-
bution et l’atteinte de marchés
ciblés opportuns.
DESPROGRAMMESQUI
ONTDELAVALEUR
S’intégrer à un programme tel
que le PASA demandera aux
entreprises de mieux docu-
menter ses activités. «De ce
que j’observe, les compagnies
font bien leschosesenmatière
de salubrité alimentaire. Ils
sont consciencieux, mais le
problème, c’est que tout est
dans leur tête. Les dirigeants
travaillent bien, mais ils ne
gardent pas de registre. Les
programmes de certification
exigent de la prise de données
afindeprouver qu’ilsmaîtrisent
bien les outils liés à la sécurité
alimentaire», explique lamicro-
biologiste.
De plus, le fait qu’une entre-
prise possède des certificats
augmente la valeur de revente
selonMmeVilleneuve. Puisque
toutes les activités sont bien
documentées, la personne
intéressée à faire l’achat de la
compagnie ou à investir peut
observer toutes les mesures
entreprises et prendre connais-
sancedeplusieurs informations
pertinentes telles les formations
suivies par les employés et le
matérielmisà leur disposition.
PRÉVOIRLECHANGEMENT
Mme Villeneuve conseille aux
entreprises concernées d’étu-
dier d’ores et déjà les possibi-
lités afin de se conformer aux
nouvelles normes. « L’intégra-
tion des procédés prend plu-
sieurs mois. Il faut commen-
cer maintenant à monter une
stratégie avant que la nouvelle
règlementation soit obliga-
toire. Par exemple, Services
Enviro+ offre une formation
en partie subventionnée par
le gouvernement du Québec
en collaboration avec la Table
agroalimentaire du Saguenay–
Lac-Saint-Jean pour les aider
dans leur démarche », détaille
lamicrobiologiste.
Du côté du consommateur,
s’abonner aux infolettres de
l’Agence canadienne d’ins-
pection des aliments est un
excellent moyen pour protéger
sa famille. Une fouled’informa-
tions concernant les rappels
des compagnies, ainsi que le
résultat de recherches y sont
publiés afind’informer lapopu-
lation.
La salubrité alimentaire
Les petites entreprises régionales
feront faceàundéfide taille
Progressivement, les consommateurs se conscientisent sur les produits qu’ils retrouvent
dans leurassiette. Lesmouvementssociaux liésausecteuralimentaireontpressé lesgros-
sistes à sélectionner des produits qui démontrent un souci de la qualité des ingrédients
ainsi qu’un respect pour l’environnement. Parallèlement, le gouvernement suit le mouve-
ment et resserre ses règles afin d’assurer la sécurité alimentaire pour les citoyens, ce qui
affecteragrandement lespetitesentreprises àcourt terme.
LESPROGRAMMESDECERTIFICATIONEN
MATIÈREDESALUBRITÉALIMENTAIRE
PERMETTENTÀL’EXPLOITANTD’UN
ÉTABLISSEMENTDEDÉMONTRERSACAPACITÉÀ
MAÎTRISERLESDANGERSASSOCIÉSAUX
ALIMENTSAFIND’ASSURERLEURSALUBRITÉ
POURLECONSOMMATEUR. DEPLUS, ILS
AMÉLIORENTLACAPACITÉDEL’ÉTABLISSEMENT
ÀSECONFORMERAUXEXIGENCES
RÉGLEMENTAIRESAPPLICABLESET
ÀMAINTENIRCETTECONFORMITÉ.
«QUANDNOUS IMPLANTONSUNSYSTÈMEDEGESTION
ENSALUBRITÉALIMENTAIRE, NOUSDEVONSNOUS
ASSURERQU’ILSOITDYNAMIQUE. C’EST-À-DIRE
QU’ILFAUTTROUVERDESFAÇONSDESUIVRELES
EXIGENCESENFONCTIONDESRESSOURCESDE
L’ENTREPRISE.
DECETTEFAÇON, NOUSPOUVONSVISERUNESÉCURITÉ
ALIMENTAIREDURABLETOUTENNOUSASSURANTDE
POUVOIRMINIMISERL’IMPACTFINANCIER»
LECONSOMMATEUR INFLUENCEGRANDEMENT
LECYCLEDANSLEDOMAINEALIMENTAIRE.
QUANDCEDERNIERDEMANDEDESPRODUITS
PLUSRESPECTUEUXDEL’ENVIRONNEMENT,
SAINSETCERTIFIÉS, LESPRODUCTEURSAINSI
QUELESDISTRIBUTEURSDOIVENTS’ADAPTER
ENOFFRANTDEMEILLEURSPRODUITS.
DEMÊME, LEGOUVERNEMENTSUIVRA
LEMOUVEMENTENREVOYANT
SESRÈGLESETPROGRAMMES.
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