SAMEDI 11MARS2017
leQuotidien
2
L
eSaguenay–Lac-Saint-
Jeantraverseune tour-
mentequipeut êtreun
freinou, aumieux, un
ralentissementdeson
économie. Plusieursentreprises,
descentaines, aufait, secreusent
lesméningespourarriveràcom-
blerdespostes. Ledéfi touche
davantage lecommerceaudétail
et lesservices, quoiqu’il yades
employeursqui attendent les
candidatsà lasortiedescégepset
de l’université.
Il faut admettreque la situationa
dequoi rendreincrédulescertains
puisque le tauxdechômagedans
la régionaclôturéà7,9pour cent
en2016, légèrement au-dessusde
lamoyenneprovinciale (7,6pour
cent). Audernier relevéde 2017,
le10mars, il était à7,6pour cent
et indiquait une améliorationdu
tauxd’emploi. L’autre raisonpour
laquelle le commundesmortels
peine à croire qu’une pénurie
d’employés sepointe: lediscours
ambiant ne reflète pas les statis-
tiques, notamment en raisondes
difficultésde lagrande industrie,
des bouleversements vécus par
le commerce au détail qui doit
affronter laconcurrenced’Internet
et la baisse des grands chantiers
qui affecte lesconstructeurset les
firmesdeprofessionnels.
Lemarchéde l’emploi, lui, a
bel etbienlevéundrapeaupour
indiquerquedesemployeurs,
plusieurscentainesselonle
document «Enquêtesur lerecru-
tement, l’emploi et lesbesoins
de formationdans lesétablisse-
mentsdecinqemployésetplus
auSaguenay–Lac-Saint-Jean»,
sontmenacésderalentissement,
depertesdecontratoupire.
Dansce44
e
Cahieréconomique
du
Quotidien
, notreéquipede
journalistesdresseunportraitqui
vabienau-delàdes statistiques.
Avec exempleà l’appui, entre-
vues et témoignages, nous avons
voulu identifier les secteurs sen-
sibles afinde contribuer, ultime-
ment, à l’économie régionale.
D’unepart, ce spécial «Nous
embauchons»met la tablepour
uneprisede conscience régio-
naleet aidera les employeurs.
D’autrepart, il pourraguider les
Jeannois et les Saguenéens à la
recherched’emploi.
Biensûr, il y aplusieurs sec-
teursde l’économiequi s’in-
quiètent du recrutement,mais
il faut particulièrement rete-
nir quedesmilliersd’emplois
seront à combler dansdesdo-
maines accessibles, davantage
basés sur lequotient social que
sur la formation techniqueet/
ouprofessionnelle. Duserviceà
laclientèleaux emploisnéces-
sitant undiplômeuniversitaire,
il existe touteune gammede
postes à combler. Qui aurait cru
qu’un jour des employeurs se
bousculeraient dans les foires à
l’emploi pour recruterdes jeunes
encoresur lesbancsd’école?
Et les initiatives semultiplient
pour séduire la relèvepardes
offres «tout inclus», c’est-à-dire
avec formationpayéeet emploi
garanti à lasortiesi vousavez
réussi vos cours.Unemultinatio-
nalecommeCGI, fondéepar le
JonquiéroisSergeGodin, est un
bel exemplede lasituation. En
janvierdernier, enpartenariat
avecEmploiQuébecet leCégep
deChicoutimi, lacompagniea
procédéàunappel decandida-
turespour recruter 15étudiants
qui allaient sevoiroffrirunem-
ploi aubout de la ligne.Mais les
besoinsdeCGI vont au-delàde
cettedémarchepuisqu’une tren-
tained’emplois sont disponibles
encemoment àsonbureaude
Chicoutimi.
Depuisdesmois, ladirection
deProduits forestiersRésolu
annonceque800emplois sont à
pourvoird’ici quelquesannées
et invite les jeunesàs’inscrire
dansdes formationsqui sont dis-
poniblesdans les commissions
scolairesde la régionouencore
dans les cégeps. Il faut com-
prendreque l’industrieest frap-
péepar tellement debouleverse-
ments et de coups dursdepuis
unedécennieque les jeunes ont
aussi fui lesdomainesde forma-
tion. Il y amaintenant le retour
dubalancier à l’avantagedes
chercheursd’emploi.
Dansunautredomaine, Jamec
deNormandinapris le taureau
par les cornes enparticipant
financièrement à la formation
et engarantissant des emplois.
Laparticularitéduprogramme:
il s’agit d’une formationsur
mesurequi peut convenir
aussi bienàunouune travail-
leusedans laquarantaine, par
exemple, qui veut unchange-
mentdecarrière, qu’àdes jeunes
qui sequestionnent sur leur
avenir.
Vousenapprendrezbeaucoup
plusà la lecturedececahier spé-
cialparcequenousavons ratissé
largeafindebiencamper ledéfi
qui attendlesemployeursde la
régionet lesperspectivesqui
s’offrent auxchercheursd’emploi.
Bonne lecture!
Ungranddéfiattendlesemployeurs
DENIS
BOUCHARD