Le déluge, 20 ans après - page 3

LEDÉLUGE, 20ANSAPRÈS
JOHANNESAINT-PIERRE
Aufil du temps (et des
catastrophes), les autorités
municipales et gouverne-
mentales se sont dotées de
plandemesures d’urgence
pour réagir promptement
lors de catastrophes. Depuis
leDéluge de 1996, la façon
de faire a étémodifiée de
manière à ce que les équipes
d’intervention soient proac-
tives en situationd’urgence,
plutôt que d’être en réaction
aux événements.
ÀSaguenay, la structure de
gestions des risques instau-
rée en2009 a été allégée
et intégrée auService de
sécurité incendie. Un centre
de coordinationa été amé-
nagé auquartier général et
relève depuis dudirecteur
du service, Carol Girard.
«ÀSaguenay, onparle de
gestiondes risques. C’est une
notion intégrée auService
de sécurité incendie. Ona
éliminé les structures paral-
lèles et fait en sorte d’être
opérationnel en tout temps.
Ladivision ‘‘prévention’’ est
devenue ladivision ‘‘gestion
et analyse de risques’’ et
quandonparle de risques,
c’est tous les risques: incen-
die, inondation,tremblement
de terre,mouvement de sol,
etc.», souligne le coordonna-
teur desmesures d’urgence.
«Onaunplandemesures
d’urgence,mais ongère avec
une structure. Si undan-
ger se produit, le centre de
répartition envoie unmes-
sage à l’officier d’état-major
en service et ce dernier va
se rendre sur place avec des
ressources pour prendre
des informations, poser des
actions s’il y a lieu, et infor-
mer la structure.»
Plus dynamique, cette
structure permet une inter-
ventionplus rapide. «S’il
arrive quelque chose durant
lanuit, onn’appellerapas
lemaire pour l’informer
de la situation, on vaplutôt
lui faire part de ce qui a été
fait», nuance le directeur en
prenant en exemple l’incen-
die dupont Dubuc. «On était
en situationde crise dès 4h
dumatin. Ona réuni une
équipe de coordination, de
sorte que tout était déjà en
place quand j’ai communi-
qué avec lemaire lematin.
Contrairement auDéluge de
1996oùon était en réaction,
maintenant on est enpré-
vention. On est très proactif
et très efficace à ce niveau»,
affirmeCarol Girard.
GESTIONDESBARRAGES
La gestiondes barrages
du réservoir lacKénogami
et ses deuxdéversoirs se fait
maintenant en collaboration
avec leCentre d’expertise
hydrique duQuébec (CEHQ).
Les deux organisations ont
mis enplace unprocessus
d’alerte et demobilisation
«qui a été peaufiné, raffiné
et actualisé», souligneM.
Girard.
«Ça fait en sorte que
maintenant, la gestion se
fait en collaboration entre
leCEHQet nous. Lorsqu’un
problème quelconque sur-
vient, onapréalertes par-
dessus préalertes; ona
toujours des informations
qui entrent. Quandonaune
décisionàprendre, elle se
fait en concertationavecma
coordination, leCEHQet les
différents propriétaires d’ou-
vrages de façonàprendre la
meilleure décisionpossible
et laplus proactive possible
pour éviter des problèmes
majeurs», explique-t-il.
Advenantunrisqued’inon-
dations (mineursoumajeur),
lapopulationconcernéeest
informéeparunsystème
d’appels informatisésSomum.
Et si lesgens sont absents lors
de l’appel?«Somum, c’estun
moyenparmi biend’autres
dans leprocessus.Encasd’un
risquemajeur, onvautiliser
les réseauxsociaux (comptes
Facebookde laville) et les
médiaspar communiquésde
presse.Despoliciers, despom-
piers et des inspecteursde
gestionse rendent également
sur le terrainpour visualiser
et corroborer cequi sepasse
entemps réel et informer les
citoyens. S’il yaévacuation,
onvadéployerdes ressources
surplacepouraller cogner
auxportes et s’assurerque les
gensont tousbiencompris
et qu’ilsappliquent lesprocé-
dures.»
SelonM. Girard, ce pro-
cessus abien fonctionné
lorsqu’ils ont euà gérer des
crues assez importantes,
mais il demeure toujours su-
jet à amélioration. «Chaque
fois qu’onaunévénement, on
se requestionne, on corrige
la situation, et onaméliore
notre façonde faire», a-t-il
conclu.
Centre de coordinationde gestiondes risques
Agir enamont du
problèmeplutôt qu’y réagir
LedirecteurduServicedesécuritéincendie,CarolGirard,dirigelecentredecoordinationdegestiondesrisquesqui vient justementd’êtrerafraîchietmisà
jour.Danslanouvellefaçondefaireencasdesinistre, l’équiped’interventionagitenamontduproblèmeplutôtqu’enréactionàlasituation.
—PHOTOLEQUOTIDIEN,
JEANNOTLÉVESQUE.
«
Lorsqu’unproblème
quelconquesurvient,
onapréalertes
par-dessus
préalertes;ona
toujoursdes
informationsqui
entrent.
»
—CarolGirard
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