Table Agro - page 5

Pour lesproducteursdepetits fruitset degrandescultures, comme lecanolaet lesarrasin, lesabeilles jouent un rôleessentiel. En fait, sansabeille, lapollini-
sationdenombreux végétauxneserait pluspossible. Pour répondreauxbesoinsalimentairesde lapopulationmondiale, qui est enconstanteaugmentation,
les productions ont été considérablement intensifiées. Résultat, la pollinisation naturelle faite par le vent et les insectes, ne suffit plus.
Pas degaspillage!
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automne 2014
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Agroalimentaire Saguenay-Lac-Saint-Jean
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n installant des ruchers
dans leurs champs, les
producteurs s’assurent d’une
meilleure pollinisation et d’un
rendement acru.
«L’abeille en visitant chaque
fleur assure une pollinisation
plus régulière. Plus préci-
sément, l’abeille joue le rôle
de vecteur des gamètes
mâles vers d’autres fleurs.
Lorsqu’elle puise le nectar
dont elle se nourrit, au fond
du calice de la fleur, l’abeille,
qui est recouverte de poils,
enduit ceux-ci de pollen. Elle
en gardera une partie qu’elle
rapportera à la ruche afin de
contribuer à l’alimentation
de la colonie. Tandis qu’une
autrepartiedecepollen tom-
bera lors des visites sur les
autres fleurs. C’est ce pollen
qui contribueraà féconder les
fleurs qui ainsi donneront des
fruits», explique Patrick For-
tier, propriétaire de Miel des
Ruisseaux.
«Pour les producteurs, une
meilleure pollinisation est
synonyme de plus de fleurs
fécondées, de plus de fruits
et donc, d’unmeilleur rende-
ment à l’hectaresur la récolte.
Dans le cas des bleuetières,
la pollinisation est d’autant
plus importantedu fait qu’une
fois la fleur fécondée, celle-ci
est immunisée contre le gel».
Àchaquefleur sonmiel
Cequi est également intéres-
sant avec les abeilles, c’est
que selon la variété de fleurs
butinées, le goût du miel
qu’elles produiront ne sera
pas le même. «Chaque fleur
a sa gamme d’essences qui
influence le goût et la couleur
du miel», indique l’apiculteur
d’Alma. Le miel de bleuet a
ungoût pluspiquant, celui de
trèfle blanc est plus pâle et
plus doux, tandis que le miel
de sarrasin est plus foncé et
est plus prononcé au goût.»
Dans la région, la fleur prédo-
minante étant la fleur de trèfle
blanc, ce type de miel est
donc celui le plus répandu.
Des entreprises comme Miel
des Ruisseaux d’Alma pro-
duisent également d’autres
typesdemielsetdesproduits
dérivés, tel que l’hydromel.
Ladisparitiondes
abeilles
On entend beaucoup parler
depuis quelques années du
syndromed’effondrement des
colonies qui sévit aux États-
Unis et de la varroase, infec-
tion provoquée par le Varroa
destructor,unparasitequi dé-
cime les essaims d’abeilles.
Qu’en est-il des abeilles de la
région?Patrick Fortier affirme
que ces dernières se portent
somme toute très bien. Selon
l’apiculteur, le fait que l’on re-
trouve ici unegrandediversité
florale contribue à conserver
nos abeilles en santé.
«Là où les abeilles sont les
plus malades, ce sont dans
les endroits où l’on pratique
de la monoculture. Au Sa-
guenay–Lac-Saint-Jean, on
retrouve des productions
variées et les producteurs
laitiers favorisent une rota-
tiondescultures sur leur terre
pour nourrir leurs bêtes. Ces
éléments contribuent à varier
l’alimentation des abeilles et
réduit les risques de déve-
lopper des maladies», note
le propriétaire de Miel des
Ruisseaux. «D’autre part, le
rayon d’approvisionnement
en nourriture des abeilles
demeure assez rapproché
des ruchers, ce qui fait en
sorte qu’elles ont à dépen-
ser moins d’énergie pour
aller se nourrir et revenir à la
ruche. Cet élément contribue
aussi à la santé des abeilles.
C’est d’ailleurs pourquoi on
recommandeque les ruchers
soient placés dans un rayon
maximum de 3 km des pro-
ductions.»
Conseils pour
conserver lemiel
Qui n’a jamais eu lamauvaise
surprise de vouloir se servir
du miel et de constater que
ce dernier c’était transformé
en petits cristaux de sucre?
Voici quelques conseils pour
conserver lemiel.
La première chose à ne pas
faire est de mettre le miel au
congélateur. Lemiel doit être
conservédans legarde-man-
ger, à une température de 20
°Cminimum. Il faut aussi sa-
voirque lacristallisationestun
phénomène normal, il s’agit
d’un processus de protec-
tion du miel. Pour défaire les
cristaux de sucre, l’équipe de
Miel des Ruisseaux recom-
mande de réchauffer le miel
dans un bain-marie, en tour-
nant le pot, jusqu’à ce que le
miel redevienne liquide. Il est
déconseilléd’utiliser lemicro-
ondes puisque par la suite il
se créera deux fois plus de
cristaux.
Production de petits fruits et de grandes cultures
Le rôle des abeilles dans la pollinisation
Mélissa
BRADETTE
Rédactrice
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mbradette@
lequotidien.com
E
lePROGRÈS-dimanche,LE21SEPTEMBRE2014-C5
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